Ouverture de l'établissement

A propos de l'ouverture de l'établissement
sur son environnement
éducatif, culturel, professionnel

 

Communiquer autour des actualités éducatives, culturelles et
professionnelles suffit-il à participer de l’ouverture de l’établissement sur
son environnement ? Assurément non ? Bien qu’essentielle, la
communication d’un agenda d’actions culturelles, professionnelles et éducatives
à destination de l’ensemble des usagers est indispensable. Mais pour que l’établissement
s’ancre au sein de son tissu local, cette mission d’ouverture doit trouver une
traduction en termes de partenariats pérennes propices à la mise en œuvre de
projets éducatifs.

En entrant en
poste au lycée Magendie, des partenariats solides étaient déjà installés,
notamment avec la librairie « La mauvaise réputation » à laquelle
sont associés le professeur documentaliste titulaire et l’enseignant d’arts
plastiques dans le cadre d’un projet intitulé « Cornélius ». Par
ailleurs ma collègue en tant que référent culture est associée à des projets en
lien avec des événements culturels tel que le Festival du film d’Histoire de
Pessac. Il me semble qu’au regard de notre mission d’ouverture, le professeur
documentaliste a un rôle privilégié, sinon premier à jouer soit en tant que
référent culture soit en tant que partenaire clef du référent établit dans l’établissement.
Mon diplôme en Médiation culturelle ainsi que mon parcours de formation
artistique m’apparaissent comme des ressources à exploiter pour devenir
référent culture dans les années à venir.

Au cours de cette année de stage, je n’ai pas su/pu mettre en place d’action
concrète qui s’ancre dans cette mission d’ouverture. Je crois néanmoins être
parvenu à transmettre une certaine ouverture auprès des élèves dans ma posture
et mes discours au cours de chacune de mes séances et de mes ateliers d’écriture.
Bien qu’aucune action n’ait été mise en place, je m’étais penché sur la
question. Par exemple, en lien avec mes séances sur la culture numérique que j’ai
dispensé auprès d’une classe de Seconde, j’ai inscrit la classe en début d’année
au jeu-concours « Découvrez les métiers du numérique », organisé par
le FIAFEC et Onisep, s’inscrivant ainsi dans le volet « Orientation »
prévu dans les heures de l’AP. L’enjeu de ce concours était de rencontrer un
acteur du numérique et de rendre compte de son métier en produisant un support
numérique (blog, vidéo, etc…). Les organisateurs de l’événement exigent que les
personnalités rencontrées soient choisies parmi la liste des entreprises
partenaires. Or, je me suis retrouvé confronté à un véritable questionnement
éthique : quelle entreprise choisir plutôt qu’une autre ? Comment ne
pas privilégier telle ou telle utilisation du numérique à des fins commerciales
auprès des élèves ? Un projet tel que celui-ci ne mériterait-il pas que j’y
réfléchisse pendant un temps plus long ? J’avais alors opté pour l’association
Digital Aquitaine qui propose des
services pour promouvoir et dynamiser le territoire aquitain. Après plusieurs
messages de relance et appels, je n’ai jamais obtenu de réponse de leur part.
Aussi, ne voulant pas débuter ni annoncer quoi que ce soit avec les élèves tant
que je n’aurai pas trouvé de partenaire, j’ai préféré me désengager du
concours. En en discutant avec un de mes formateurs de l’ESPE, j’ai ensuite
pensé trouver un partenaire qui serait installé à Darwin, espace de co-working
situé sur la rive droite de Bordeaux. J’ai pris contact avec une entreprise de
comparateur de prix sur Internet qui était plutôt ouverte pour faire une
intervention en classe. Néanmoins je me suis encore rétracté me demandant dans
quelle mesure le choix de cette entreprise ne dérogeait pas au problème éthique
que je m’étais posé en cherchant parmi les entreprises partenaires... Qui plus
est, le projet ne perd-il pas de son intérêt pour les élèves sans sa dimension
de jeu-concours ? Comment justifier la légitimité de cette entreprise pour
débloquer des frais d’intervention ?

Pour ce qu’il en est de l’ouverture de l’établissement sur son
environnement éducatif, je suis adhérent de l’association « Le Refuge »
qui vient en aide aux adolescents victimes d’homophobie et en rupture avec leur
famille qui pour certaines les ont rejeté, les laissant sans ressources
aucunes. Le travail de cette association me tient à cœur et j’avais envie de
mettre en place une action de sensibilisation à l’homophobie car quand bien même
les élèves du lycée semblent faire preuve d’ouverture d’esprit, il y a fort à
parier que tous ne mesurent pas certains abus de langage qui véhiculent au
quotidien et malgré eux des idées homophobes. L’association propose des actions
éducations de ce genre.

Cette action, je
ne l’ai pas mise en place pour deux raisons. D’abord le temps, qui m’a
véritablement manqué pour concevoir une action qui soit à la fois pertinente et
solide. Ensuite, pour la validité même de cette action qui ne saurait
intervenir en cours d’année sans cadre fédérateur. En effet, une action
semblable doit être pensée avec les acteurs de l’établissement et d’abord le
CESC, la vie scolaire et l’infirmier.e. Elle doit encore s’inscrire dans une
démarche intrinsèquement liée au projet d’établissement. Quel impact véritable,
quelle légitimité une intervention comme celle-ci a-t-elle si elle reste isolée ?
J’aimerai instaurer ce type d’intervention dans mes prochaines années d’enseignement.
Au lycée, elles pourraient s’envisager en lien avec l’Accompagnement
Personnalisé et l’Enseignement Moral et Civique, au collège, elles pourraient
trouver leur place au sein d’un EPI ou de l’EMC toujours, en lien avec le
parcours « Citoyen », voire même le parcours « Avenir ». Je
crois qu’il est possible d’envisager une action de ce type par trimestre. Elles
pourraient être relatives au développement durable, à l’égalité fille-garçon,
aux discriminations de tout genre, etc. Chacune de ces interventions pourrait constituer
un événement fédérateur de la vie du lycée : elles pourraient donner lieu
à des restitutions de type journalistique (journal, radio, …) ou bien sous
forme d’exposition au CDI.

                Enfin, en ce qui concerne ma
participation à l’ouverture culturelle de l’établissement, j’anime tous les
mardis un atelier d’écriture avec un petit groupe d’élèves. Dans le cadre de
cet atelier je suis actuellement en train de rechercher, notamment avec l’annuaire
de l’agence ECLA, un professionnel de l’écriture qui accepterait de rencontrer
ces élèves. J’envisage également de convier à cette rencontre les élèves de
Seconde avec lesquels ma collègue de Lettres et moi-même avons  mené un projet d’écriture dans le cadre de l’Accompagnement
Personnalisé.


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