A propos d'Esidoc

E-sidoc : solution miracle ou dilemme infernal ?

- Accès aux ressources &
communication -

 

Avant même
mon entrée en poste, je m’interrogeais quant à la pertinence du portail E-sidocdans les établissements scolaires. En effet, je doutais de la compréhension par
les élèves de la notion de « portail documentaire » et de leur
utilisation effective. Aussi, en prenant poste au lycée François Magendie, je
décidais de consulter les chiffres de consultation du portail sur l’année
précédent mon arrivée. Entre le 1er septembre 2015 et le 1er
juillet 2016, le portail a enregistré 3247 visiteurs. Compte-tenu du nombre d’élèves
de l’établissement, qui s’élève à 1200, c’est un chiffre bien faible, d’autant
plus qu’il faut déduire de ces « visiteurs » les professeurs
documentalistes eux-mêmes et les connexions (peut-être unique) des élèves lors
des formations à la recherche documentaire notamment. J’ai donc décidé de
suivre régulièrement pour cette année scolaire les visites du portail. Aussi,
entre le 1er septembre 2016 et le 19 janvier 2017, on dénombre 2350
visiteurs, contre 1918 aux mêmes dates pour l’année précédentes. Une nette
amélioration dans l’utilisation du portail semble ressortir de ces chiffres.
Néanmoins, lorsqu’on se penche plus avant sur les rubriques consultées, on
constate que seulement 620 visiteurs se sont rendus sur l’une d’elle au moins…
La conclusion est sans appel : E-sidoc est majoritairement utilisé pour sa
fonction de catalogue (ce qui à mon sens est déjà bon signe étant donné les
yeux ébahis des élèves de Seconde lorsqu’ils entendent prononcer le nom d’E-sidoc
pendant les formations à la recherche documentaire...). Quid alors des autres
fonctionnalités du portail qui proposent des ressources d’aide à la recherche
documentaire, au soutien, ou encore qui participent de la communication du CDI
notamment sur les productions d’élèves, et sur les résultats de sa veille sur
les actualités culturelles ou professionnelles ?


En
début d’année, avant que n’ait lieu le comité de pilotage informatique, j’ai
proposé à mes collègues que nous créions une page Facebook du CDI. Après
discutions, nous avons rédigé un document de synthèse expliquant les objectifs
et la pertinence pour la création de cette page, parmi lesquels : la revalorisation
d’E-sidoc, la promotion des nouvelles acquisitions, la diffusion des
informations relatives à la vie du CDI et de l’établissement, une communication
autour de nos différentes veilles informationnelles, dynamiser la communication
avec nos usagers en s’inspirant du modèle « Ask a librarian » ou du « Guichet
du Savoir » de la bibliothèque municipale de Lyon.

En parallèle, je créais la page
afin de pouvoir illustrer notre propos lors de la réunion. La création de cette
page a nécessité l’installation d’une extension sur Facebook afin de pouvoir
ajouter des onglets inexistants par défaut. La découverte de cette extension m’a
demandé un investissement considérable. Lors de la réunion, la création de
la page a été accepté sans heurts, contrairement à la proposition qui avait été
faite par ailleurs d’un page Facebook du lycée… Une page Facebook du CDI
pourrait-elle supplanter celle du lycée ? Après tout, en tant que
gestionnaires de ressources et professionnel de l’information et de la
communication, le professeur documentaliste ne pourrait-il pas prendre à sa
charge cette mission ?

Finalement, malgré l’accord du chef
d’établissement, nous avons décidé de reporter la publication de la page, s’interrogeant
sur la capacité que nous aurions à tenir cette initiative sur le long terme,
notamment après mon départ à la fin de l’année scolaire. D’abord déçu que ce
projet ne se concrétise pas, j’ai pris conscience de la nécessité, en amont de
la création d’une page d’interroger les pratiques effectives des élèves. Aussi
ai-je entrepris la création d’un questionnaire visant à mieux connaître les
pratiques informationnelles et communicationnelles des élèves avec le numérique
ainsi que leur utilisation et leur perception des espaces numériques de l’établissement
à savoir le portail E-sidoc, l’ENT Léa, et le site internet du lycée. Le
questionnaire est bientôt prêt à être soumis aux élèves. Je publierai les
résultats une fois leur analyse achevée.

Enfin, afin de participer à la valorisation du travail de veille (Netvibes) mis en place par ma collègue depuis plusieurs années et communiquer via E-sidoc, j'avais réalisé une lettre d'information -avec l'outil Revue, dont l'utilisation s'est avérée  très simple. Cette première NewsLetter, à destination de la communauté éducative de l'établissement, portait sur les outils TICE et la culture numérique. Si j'ai opté pour ce parti pris de communication, c'est parce que je crois que dans la surcharge informationnelle qui nous entoure, il est plus pertinent de communiquer le fruit de sa veille avec ses collègues en leur proposant une lettre d'information à laquelle ils peuvent souscrire, et qu'ils reçoivent à date fixe dans leur boîte mail. Ce mouvement descendant (Top-Down) est, pour cette situation, plus approprié qu'un mouvement ascendant (Bottom-Up), qui contraint l'utilisateur, pour accéder à notre veille, à se connecter au portail E-sidoc puis à se rendre dans la rubrique correspondant à son besoin d'information (sur notre portail, notre veille n'est pas centralisée, mais diffusée dans les différents onglets et sections). Au demeurant, pour les mêmes raisons qui nous avaient poussées à retarder le lancement d'une page Facebook, nous avons pris la décision de ne pas lancer cette Newsletter, d'autant plus qu'elle rendrait plus obsolète encore notre portail documentaire.


Je me questionne alors sur la centralisation ou la multiplication des supports de communication. Je crois que, dès lors que les formations à E-sidoc auprès des élèves et des enseignants, ainsi que sont utilisation systématique pour chaque travaux menés en classe sont correctement et rigoureusement mises en oeuvre, alors une centralisation des ressources et de l'information sur le portail documentaire est pertinente. Il me semble que c'est là un idéal à poursuivre, plus encore depuis que l'ENT Léa (dont le coût d'investissement est certainement considérable) permet un accès direct à E-sidoc. Pourtant, je ne peux me défaire de l'idée que toute communication doit s'adapter à l'interlocuteur visé. Or, si les pratiques informationnelles des élèves sont davantage axées sur les pages Facebook et que nos collègues consultent plus régulièrement leur boîte mail que le portail E-sidoc, alors nous gagnerions en visibilité avec la création d'une page Facebook à destination des élèves et une lettre d'information pour les équipes enseignante et éducative.

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